Comment on a remonté le ETA 2836-2 de la Rado Diastar

Aujourd’hui, on commence (enfin) le remontage du mouvement ETA 2836 de la RADO Diastar. Depuis le temps qu’on vous fait attendre! Sur cette pièce on aura encore l’occasion de faire plusieurs articles. En effet on va se servir de ses spécificités pour approfondir un peu le sujet des complications. Comme vous vous en souvenez peut être, la Rado Diastar qui subit en ce moment une petite révision chez nous, est une montre automatique qui présente un affichage du jour et de la date. Ce qui nous permettra de vous détailler un peu, non seulement le principe du remontage automatique, mais aussi le fonctionnement de l’affichage date et jour.

Pour cette fois on reprend notre série avec le montage du mouvement de base du ETA 2836.

Le ETA 2836-2

Créé en 1972 par la manufacture suisse ETA, le mouvement 2824, oui 2824, sera amélioré en 1982 et deviendra le 2824-2. Fiable et précis, il équipe une large gamme de montre notamment de luxe. Vous devez vous dire ils ont fait une erreur… non, nous parlons du mouvement 2824 car il est la base de notre mouvement, le 2836-2. La particularité du ETA 2836-2 est, en plus de l’heure, minute, seconde centrale et l’affichage date que présente le 2824-2, il offre un guichet supplémentaire pour l’affichage du jour.

Il est important de savoir cela pour la recherche de pièces de remplacement par exemple!!

Les nouveaux composants

Lors de l’article sur le démontage de la RADO, nous avions trouvé quelques composants en piteux état. Nous avons enfin mis la main sur tout ceux à remplacer. On vous a fait quelques photos pour bien voir la différence entre les nouveaux et les anciens.

Ce mouvement étant donc très commun, il est assez facile de se procurer la plupart de ses composants. En récupérant des pièces sur des mouvements HS ou incomplets, mais pour celui que nous avions entre les mains, la hauteur d’aiguillage n’était pas des plus banales. De ce fait nous avons eu plus de difficultés à nous procurer un de ses composants, le mobile de seconde en H5. On a donc dû l’acheter chez un fournisseur de composants.

La hauteur d’aiguillage

Sur un mouvement comme celui-ci, il est possible d’avoir différentes hauteur d’aiguillage. C’est à dire que la longueur des pivots et tubes, sur lesquels on va poser les aiguilles, peuvent varier suivant la « version ».

On peut trouver les hauteurs sur les fiches techniques et autres gammes d’assemblage comme dans ce lien en page 10. Si vous deviez commander un composant qui accueillera une aiguille, pensez bien à préciser sa hauteur. Voici comment le notifier, ex : Mobile de seconde ETA 2836-2 H5. Vous pouvez donner la référence exacte de la pièce dans la nomenclature (voir lien précédent page 3/4/5) en y ajoutant la hauteur d’aiguillage.

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Le montage du mouvement

Lors du remontage, nous n’avons rencontré aucun problème… Les ébats étaient corrects, et les huiles utilisées, sont celles préconisées dans la gamme d’assemblage. L’armage du mouvement par la tige est un peu dur mais cela reste plutôt correct comparé à avant la révision et compte tenu de l’usure de certains composants.

Nous avons détecté d’autres problèmes lors du contrôle des performances du mouvement.

Les performances du mouvement

Une fois le mouvement remonté et sur le chronocomparateur, nous avons eu le regret de constater que l’amplitude n’était pas extraordinaire : 230° dans les positions verticales, ce qui n’est pas catastrophique mais peut mieux faire… Le plus « inquiétant », c’est que l’amplitude dans les positions horizontales n’était pas plus élevés. Il a donc fallu chercher la cause du problème.

La recherche du problème

La première chose qui a été constatée, c’est l’état d’un des pivots du balancier. On s’est aperçu que le bout du pivot était tellement usé qu’il en est devenu plat alors qu’il est censé être arrondi pour diminuer les frottements sur la pierre. Ce défaut n’est pas apparu immédiatement au premier démontage en comparaison de l’état d’usure des autres composants les plus abimés! Un contrôle au binoculaire a été nécessaire pour nous en assurer.

Un deuxième point, non négligeable, a été découvert… la forme des dents du mobile d’échappement semblait « louche ». En y regardant de plus près, il s’est avéré qu’une usure des ces dernières était assez prononcée pour amoindrir les performances. . Donc on a dû remplacer également ce mobile.

Une fois cela changé, et le mouvement réglé, les performances sont quand même plus satisfaisantes. Nous n’avons pas changé le balancier car cela aurait ajouté un délai supplémentaire mais surtout un coût. Et comme le résultat reste tout à fait correct, nous avons décidé de le laisser tel quel.

Marche de 4 s/jr et amplitude verticale à 250°/260° et 260/270° en horizontale.

La morale

Il ne faut pas négliger l’importance de l’entretien d’une montre… Même si votre tocante vous donne toujours la bonne heure et cela depuis de nombreuses années, faites ou faites faire une révision de temps à autre (3 à 5 ans suivant les préconisations voir même 7 à 10 ans chez certains fabricants). Les huiles sèchent avec le temps et une usure va se créer. Les dégâts empirerons si vous ne lui offrez pas un petit entretien.

Prochainement vous aurez la suite de l’assemblage pour cette RADO, nous continueront avec la partie jour et date. Donc n’oubliez pas de nous suivre sur les réseaux sociaux pour être avertis dès la sortie des prochains articles!!.

Sur ce, soyez à l’heure…😉

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